NANCY A GRANDI

NANCY A GRANDI

Si à mon goût le cinéma n'est pas la forme d'expression la plus libre, elle est de loin la plus démocratique et, des jeunes enfants aux illétrés, tout le monde y a accés. On peut alors se demander pourquoi d'autres manières de raconter des histoires perdurent. La réponse évidente est que tous les récits ne conviennet pas à tous les formats. Certains ne peuvent être racontées que par l'écriture, d'autres perdent de leur puissance une fois adaptées et d'autres encore, relevant purement du visuel, ne peuvent s'imaginer que sur grand écran.

Un autre point qui me semble primordial est l'originalité des thèmes. Quiconque s'intéressera au sujet ne pourra que constater que, sur le plan des idéés, la bande déssinée à toujours dix ans d'avance sur le cinéma, la littérature en a souvent 20 voire parfois 40. C'est particulièrement flagrant dans le domaine de la science-fiction. Il m'est parfois difficile de m'extasier sur la pseudo-originalité de certains films quand ils adaptent des livres que j'ai lu il y a dix ans et qui, bien souvent, ont été écrit il y a plus de trente. Le phénomène se produit aussi au sein même du cinéma. Tout le monde doit apprendre un jour que l'éclopé est Kaïser Sözé ou que, surprise, l'assassin était le majordome, seulement au bout d'un moment, ça ne prend plus et on aimerait bien voir autre chose...
Philip K. Dick est mort en 1982 et Minority Report fut peut être écrite 20 ans auparavant, les lois de la robotique d'Asimov étaient prêtes en 1950, "La guerre des mondes" date de 1898 et, sans l'obstination d'un Robert Rodriguez, on n'aurait sans doute pas vu "Sin City" avant un vingtaine d'années.
Tous ces auteurs, tous les gens qu'ils ont inspirés sont, depuis, allés beucoup plus loin et ont exploré d'autres territoires tout aussi fascinants et dangereux. Ces mondes existent mais... le cinéphile ne les découvrira pas avant longtemps (s'il les découvre un jour).
Heureusement, malgré les massacres sans nom ou les adaptions moyennes avec Will Smith,  certains films tirent leur épingle du jeu, à force d'intelligence ou en apportant des variations inédites sur des thèmes archi-usés. A cet égard, Matrix était une bonne surprise et, bien qu'ils racontent la même histoire depuis 40 ans, les Spiderman sont de vraies réussites.
Bref tout n'est pas perdu. Mais c'est bel et bien l'écclectisme qui nous sauvera.

Mywalkening 2005 by rorschach