L'echelle de darwin

"Que comptez vous faire?
-De quoi parlez-vous?
-De l'escalade... On achéte des semis-automatiques, ils achétent des automatiques, on achète des gillets, ils utilisent des balles perforantes. Et maintenant... il y a vous."

L'évolution apporte son cortège de souffrances mais aussi de réussites. Héritage vivant de l'horreur de la peste noire, une particularité génétique propre aux territoires européens met d'emblée près de 10% de leur populations à l'abri de maladies virales qui, théoriquement, ravageraient sans merci le continent africain.
Souffrir pour se renforcer. Pour des êtres pensants, le contrat peut se révéler horrible et, là où elle le pouvait, l'humanité a d'ores et déjà confié l'avenir de son évolution à la science. L'échec des antibiotiques face aux bactéries nous a rapellé deux choses: D'abord, qu'à travers les âges et dans de nombreux cas, le prédateur évolue en même temps que la proie. Souvent, il n'y a pas de vainqueur. C'est une course sans fin où tout avantage acquis d'un côté est rapidement comblé de l'autre. Qu'un atout irratrapable fasse son apparition et c'est la disparition d'une des deux parties.
Ensuite que plus le péril est grand et les conditions draconiennes, plus les évolutions (si elles sont possibles) peuvent être spectaculaires. La Maca, plante qui ne pousse que sur les plus hauts flancs des montagnes péruviennes, vampirise tellement les sols pauvres en ressources minérales que ceux ci doivent être laissés dix ans en jachère avant que quelque chose d'autre n'y pousse.
Le résultat est que, faute d'un processus evolutif scientifique aussi efficace que celui de nos prédateurs, le monde est en train de perdre la guerre contre les microbes. Mais dans l' univers cellullaire, d'autres organismes qui eux, jouent la course à l'évolution à armes égales, sont en concurence avec les virus . Au début du siècle dernier, un chercheur canadien ramenait le premier phage des egouts de sa ville et des témoignages évoquent les fioles de bactéries que buvaient les soldats Georgiens avant d'aller au combat ou qu'ils versaient sur leurs jambes blessées afin d'éviter que ne s'installe la gangrène. Pour la communauté scientifique internationale et après le vin (??) , la richesse des égouts georgiens est d'ailleurs devenu le deuxième facteur de reconnaissance du pays et, il n'y a pas si longtemps, l'on a voyait des étrangers traverser la contrée en guerre dans l'espoir de subir un traitement qui leur éviterait une amputation.
Si aucune solution n'est miraculeuse, la domestication des phages ouvre une voie qui rappelle vivement celle qui conduisit le loup à devenir le meilleur ami de l' homme. L'issue de la guerre, en tous les cas, n'est pas pour demain et sans doute faudra-t'il longtemps avant de pouvoir savoir qui de l'homme, de ses prédateurs ou de ses déscendants sera monté le plus haut... sur l'échelle de Darwin.

Mywalkening2005 by rorschach